L’une des inconnues de la rencontre était de savoir comment les jeunes et inexpérimentés yankees feraient face à 15000 fans déchainés. Derrick Rose, aussi explosif sur son premier pas qu’inefficace sur son tir à mi-distance, ouvre les hostilités. Égalisation immédiate par Onan, mais Billups découvre dès la remontée de balle suivante que la soirée sera longue.
- Kevin Durant
Quoique...comme en demi-finale, Kevin Durant, élu sans AUCUNE délibération MVP du tournoi, épuise les superlatifs. Tout a déjà été écrit et répété au sujet de ce joueur qui a montré qu’il était inarrêtable également dans un contexte FIBA. 20pts à la mi-temps, 28 à la fin plusieurs climatisations de salle, il a sans-cesse repoussé les assauts turcs, quoique ces derniers aient été plutôt désordonnés. Sans grande imagination en attaque, maladroits, les joueurs de Tanjevic doivent en plus faire sans l’idole du peuple, Hedo Turkoglu, blessé au genou et absent quasiment tout le deuxième quart-temps. Une absence d’autant plus pénalisante qu’il était dans un bon jour et avait réussi un gros premier quart (8pts). Dans ces conditions, il était difficile de tenir et l’écart atteint les 10pts à la mi-temps (42-32).
A la reprise, quitte ou double. Avec cet écart, les turcs ont un espoir de retour mais celui-ci ne doit pas enfler. La pression atteint son paroxysme avec un tir raté de Billups (fantomatique sur la finale) et la montée de balle de Tunceri, porté par toute la salle. Malheureusement pour tous les supporters du Sinan Erden Dome, Durant enchaine 2 tirs à 3pts consécutifs et porte l’écart à 16pts. Les flèches d’Arslan entretiendront bien un léger espoir mais on ne repassera jamais sous la barre des 10pts, le rapproché le plus intéressant étant à 41-52.
Turkoglu encore absent (il jouera le 4e quart-temps), il n’y a pas assez d’armes pour revenir. Durant est plus effacé, mais Wesbrook notamment fait définitivement tomber la cabane sur le chien en montrant une adresse longue distance insoupçonnée et une percussion par contre déjà connue.
La remise des prix se déroule sous une immense bronca à l’encontre du gouvernement turc venu saluer les champions. Impossible de décrocher les sourires des visages américains, qui auront, dans le sillage de Durant, traversé le tournoi avec un sérieux et une application que des générations précédentes n’avaient pas vraiment. Reste à espérer que USA Basketball, sur la foi d’un succès glané sans accroc majeur, n’estime pas suffisant d’envoyer une équipe B pour s’imposer durablement dans les compétitions internationales.
Malgré la longue liste des absences, le championnat du monde restera comme une réussite sportive tout d’abord, puisque le niveau à partir des quarts a régulièrement tutoyé l’exceptionnel. Le plus beau match ? A choisir entre Espagne Serbie et Argentine Brésil. Le plus intense ? A coup sûr la qualification turque pour la finale. La réussite populaire est plus discutable puisque la salle sonnait creux lorsque la Turquie n’était pas présente. Prochaine édition, en 2014 en Espagne. D’ici là, elles l’ont promis, toutes les stars européennes se seront retrouvées en Lituanie pour l’Eurobasket 2011 !