La salle est garnie uniquement lorsque l’équipe du pays organisateur, en l’occurrence la Turquie, joue. 300 personnes, cela représente un petit charter de supporters français (familles et amis des joueuses plus quelques passionnés), un minuscule groupe de lettons, quelques officiels, le personnel de la salle et le service d’ordre... C’est moins que lors de certaines rencontres de National ou de divisions encore plus faibles !
Cette désaffection appelle moultes questions et commentaires :
pourquoi accorder l’organisation à des pays dont les citoyens ne
s’intéressent qu’à leur équipe ; citoyens qui ont aussi parfois des
problèmes d’intendance qui ne leur permettent pas de payer de multiples
entrées ? Ce qu’on voit actuellement avec la Turquie, on l’a déjà
observé avec la Grèce et même aux USA lors du dernier Mondial masculin.
On risque également de le voir bientôt pour l’Euro 2005 masculin en
Serbie. Il y a des pays qui aiment le Basket pour le basket et qui
répondraient présents : les Pays Baltes, la France, l’Espagne, la Russie
peut être ?
comment les spectateurs potentiels qui travaillent peuvent-ils
faire pour assister à des rencontres qui se déroulent à 15h30 et même à
17h30 ? Il faudrait qu’ils prennent un congé ou qu’ils fassent une
impasse sur leur boulot ?
l’absence de public, outre qu’elle puisse poser des problèmes
financiers aux organisateurs, n’est pas un stimulant pour les joueuses
qui peuvent se poser de légitimes questions sur la viabilité de leur
sport et se décourager
en admettant, ce qui est très probablement la vérité, que le
financement de l’Euro ne dépend qu’à 10% des recettes aux guichets, le
reste étant apporté par les subventions gouvernementales, par les
sponsors et les télévisions, pourquoi ne pas ouvrir les portes des
salles soit en abaissant massivement le prix des places, soit en
accordant la gratuité aux scolaires, aux étudiants, aux handicapés, aux
femmes, aux enfants : cela aurait au moins le grand intérêt de remplir
les travées et de créer l’ambiance.
Peut-être faudrait-il aussi réfléchir à une autre forme d’organisation ?
Uniquement un final four avec les 4 meilleures équipes issues des
qualifications ? La FIBA qui chapeaute toute l’organisation mondiale du
Basket a sans doute déjà réfléchi à des solutions mais pour l’instant,
il n’y a aucun effet tangible de cette réflexion. Elle semble se
contenter de faire plaisir aux pays qui veulent organiser les phases
finales des compétitions et de s’assurer que le budget sera bouclé. Elle
ne veut pas voir le triste spectacle de ces salles, souvent grandes et
superbes, désespérément vides !!! Et si demain, les télévisions et les
sponsors décidaient de faire une impasse sur le Basket,
qu’adviendrait-il de ces compétitions et de la FIBA elle-même ? A
méditer sans doute...