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Pro A : Le SLUC d’un souffle

samedi 17 octobre 2009, par Aurélien Hipp

Le vent du renouveau (2 victoires pour débuter) a failli souffler encore un peu plus longtemps hier soir, du côté de la Porte de Saint-Cloud, dans une soirée qui a vu le Paris-Levallois subir d’un rien sa première défaite de la saison (76-77) face au SLUC Nancy, la faute à un adversaire certes costaud et qui monte en puissance, mais aussi à un certain nombre de petites erreurs qui, mises bout à bout, ont généré une immense frustration pour un groupe qui a montré de belles choses et devrait pouvoir lutter pour bien mieux qu’un maintien ambitieux cette saison.

Il reste 11.9 secondes à jouer, et le temps-mort pris par JM Dupraz doit logiquement permettre à son équipe, menée de 3pts, de mettre en place le système qui va bien, même si on imagine que le coach Nancéien a demandé faute immédiate. Mais cette situation n’aura jamais lieu. Inexplicablement, la balle reste scotchée dans les mains de Prosper Karangwa pendant 5 interminables secondes, alors qu’il semblait bien qu’il avait diverses alternatives pour remettre en jeu. Bref, rien ne dit que son équipe aurait marqué, mais cette perte de balle est symbolique de la relative naïveté qui a accompagné le Paris-Levallois tout au long de son match et qui a privé l’équipe francilienne d’une première victoire de prestige.

Si l’erreur de Karangwa est manifeste, il serait trop cruel pour le joueur, par ailleurs auteur de bonnes choses plus tôt dans le match, de lui attribuer toute la responsabilité de l’échec parisien. Les 13 pts de retard rapidement consentis par Paris trimballés comme un fardeau pendant tout le deuxième quart-temps (27-40 à la pause), y sont pour au moins autant, tout comme l’incroyable enchainement de shoots à 3pts réalisés par Dickens, Bengaber et consorts à 45 ° à gauche du cercle, notamment en première mi-temps. Si la performance de Dickens par exemple (11pts consécutifs en première mi-temps, 6/8 à 3pts à l’entame du money-time avant deux échecs) est remarquable, un peu de recul montre que les zones 2-3 et 3-2 du coach parisien ont connu quelques trous d’air sanctionnés par une équipe de Nancy bien plus en jambes que contre Poitiers.

Mais alors comment le PL est-il venu mourir à 1pt en fin de match (76-77) ? Par la grâce d’un collectif retrouvé (la deuxième mi-temps de ses troupes est une excellente base de travail pour le staff parisien), de recrues toutes efficaces et convaincantes en même temps, ainsi que par le talent du maniaque du scoring A.D. Vassallo. En fin de saison, l’auto-proclamé meilleur joueur du championnat devrait être plus proche de la vérité que Tony Skinn en son temps (encore que celui-ci s’était limité sur le poste de meneur de jeu), mais tout de même, le garçon sait de quoi il parle. On ne saura jamais si le porto-ricain a entendu les propos du duo de commentateurs de Sport+ à son sujet pendant la première mi-temps, mais à l’image de ses coéquipiers, le jeune ailier parisien a laissé parler sa classe dans une deuxième mi-temps quasi parfaite, à l’exception d’une perte de balle qui aurait pu plier le match encore plus tôt. Enfin libéré de la sangsue Jeff Greer (blessé à la cheville), Vassallo score donc 16pts en un quart-temps et demi, avec des moves et des prises de shoots qui ne trompent pas sur la dimension que pourrait prendre le bonhomme. "C’est le seul joueur de mon équipe auquel je laisse un peu de liberté", a déclaré Dupraz. Bien lui en a pris, puisque entre ego et talent surdimensionnés, ce type de joueur n’aime généralement pas qu’on lui tienne la bride.
Bien aidé par Lamont Hamilton, qui propose une belle variété de solutions sur le poste 4, auteur de 21pts, Vassallo aura donc progressivement ramené son équipe dans le match jusqu’à la perte de balle avec 12 secondes à jouer.

Le score du dernier quart (31-18) montre que les parisiens auront haussé le ton en défense et avaient clairement le vent en poupe, s’appuyant enfin sur leurs capacités athlétiques pour verrouiller la défense et se procurer des situations de jeu rapide. Ball, Albicy (quelle autorité au shoot !) et consorts auront parfois donné le tournis à la défense de Jean-Luc Monschau, qui doit s’estimer satisfait d’avoir finalement pris cette victoire, vu la tournure que le match prenait.
Coach JLM doit également se frotter les mains d’avoir retrouvé un Kaniel Dickens prolifique, qui, bien qu’encore un poil unidimensionnel, vaut à ce niveau-là 2 Lamayn Wilson, ainsi que des rotations convaincantes, à l’image de Lesly Benbager.

Pour son deuxième match à Coubertin, le PL continue son opération reconquête, et si la file d’attente au guichet invitations est toujours plus longue que sa cousine des places payantes, le public semble accrocher (le retour en Pro A aidant également) et venir plus nombreux. C’est toujours plus agréable de prendre le métro après un match à Coubertin qu’après un match au Parc des Princes, mais tout de même, 2500 personnes au bas mot étaient venues garnir les tribunes de Coubertin et aider l’homme aux lunettes clignotantes et au tambour (aka Mephisto) à mettre une ambiance digne de bien d’autres salles dans la réputée si tiède salle parisienne.

Pour continuer la belle histoire naissante, on surveillera la semaine prochaine l’affrontement explosif entre Vassallo et Sean Marshall à Dijon (30pts chacun ??), tandis que Nancy recevra les Beugnot Boys.

La saison de ProA ne fait que commencer, mais elle est déjà passionnante !

3e journée de ProA, Paris-Coubertin
SLUC Nancy bat Paris-Levallois* 77-76 (16-11 ;24-16 ;19-18 ;18-31)

- Paris-Levallois : Ball 6, Albicy 9, Karangwa 4, Vassallo 22, Ekanga 2, Aka, Hamilton 21, Prowell 10,Jean-Baptiste 2, Eliott)

- Nancy : Cox 2, Akingbala 5, Dickens 24, J.Greer 7, Slaughter 6, Bengaber 6, Tchicamboud 4, R.Greer 18, Brun 5