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Pro A : L’avis de Jean-Luc Monschau sur le passage à 16 clubs

mercredi 28 avril 2004, par Christophe Blandin

Suite à la possibilité évoquée par le président de la Ligue Nationale de Basket, René Le Goff, de revenir à 16 équipes pour la saison 2005-2006, Basket Info a choisi d’interroger Jean-Luc Monschau, ancien entraîneur de Gravelines et qui possède une longue expérience dans le basket français, qui nous fait donc part de sa position par rapport à cette diminution du nombre d’équipes. Une manière de lancer le débat...

La position de Jean-Luc Monschau sur le passage de la Pro A à 16 clubs :

Pourquoi songe-t-on à revenir à 16 ? Parce qu’un Championnat d’Europe
2005 et un championnat du monde 2006 sont rapprochés ? Faut-il comprendre
qu’on reviendrait à 18 en 2006-07 ? Ce n’est pas très sérieux !

"Revenir à 16 clubs", n’est-ce pas une façon de reconnaître - très vite -
qu’il n’y avait pas de bonne raison de "monter à 18 clubs" ? Faut-il
s’accrocher au premier prétexte venu ?...

L’argument majeur pour 18 clubs était qu’on ne "faisait de tort à personne"
... Et offrir 17 matchs à son public, c’est mieux que 15, en particulier
pour les équipes sans Coupe d’Europe ni play-offs. Commercialement, je ne
vois pas qui peut se plaindre d’avoir 2 matches de plus à vendre ...

L’argument majeur pour 16 clubs, c’est le nombre de rencontres à jouer sur
la saison, qui serait trop élevé au goût des clubs qui "vont loin" en Coupe
d’Europe ...
Cependant je considère personnellement que cet argument ne concerne qu’une
minorité de clubs de PRO A et que toutes les pistes n’ont pas été explorées
pour "solutionner les problèmes ainsi posés".
Alors, quels sont-ils ces problèmes ?

- la fatigue liée aux 4 matches en plus ? Non, car en pratique les
entraînements se substituent aux matches ... et la fatigue se gère de la
même manière ...

- la fatigue liée aux 2 déplacements supplémentaires ? Peut-être, mais on
n’a encore jamais - à la LNB - cherché à minorer la "longueur", en distance
et en temps, des déplacements ...

- le nombre de dates disponibles dans le calendrier ? Peut-être, mais on a
bien vu au cours de la saison en cours qu’il était facile de trouver des
dates : "N’a-t-on pas "raccourci" les play-offs en fixant - le cas échéant -
3 matchs dans la semaine.

Alors pourquoi pas, un nombre limité de fois, jouer 3 matches au cours de la
semaine en saison régulière ? ... Et à ceux qui prétendraient que "jouer
trois matchs certaines semaines constituerait un calendrier démentiel", je
réponds d’emblée : en quoi serait-il plus légitime de jouer la course au
titre selon un calendrier démentiel plutôt que certaines phases de saison
régulière ?

La NBA joue 82 matches de saison régulière entre le 1er novembre et le 15
avril : pourquoi ne serait-il pas possible de jouer environ 55 à maximum 60
matches en France et en Europe entre le 20 octobre et le 10 mai ?
Jouer plus de matches mais sur une durée plus courte de façon à laisser aux
joueurs des plages de récupération plus importantes en été, n’est-ce pas une
aussi bonne manière de gérer les organismes ?

Sans vouloir imposer au basket français la façon de voir des Américains, ne
peut-on s’interroger sur l’utilité "d’aménager les calendriers" : Pau qui
jouerait le vendredi à Strasbourg et le dimanche suivant à Nancy perdrait
moins de temps, moins d’énergie et moins d’argent qu’en effectuant ces deux
déplacements en diagonale à travers toute la France à des dates éloignées
...

On pourrait même - en quoi serait-ce utopique - aménager les calendriers "à
façon" ... afin de tenir compte à la fois des impératifs des "clubs
européens" et des souhaits des "non européens" qui - par définition - ne
sont pas les mêmes : par exemple les européens joueraient certaines
semaines 3 matchs de championnat alors que les non européens joueraient ces
matchs à raison de deux par semaine, le deuxième match de championnat se
déroulant pendant que les autres opèrent en coupe d’Europe ... Certes à un
instant t tous les clubs n’auraient pas disputé le même nombre de matches,
on abandonnerait plus ou moins la notion de "journées de championnat" ...

"Les classements en deviendraient illisibles !" m’objectera-t-on : En fait,
actuellement, avec une "journée" de championnat qui s’étale du vendredi au
dimanche, les classements du samedi matin et du dimanche matin sont déjà
illisibles ! Il suffit de regarder l’avant-match sur TPS où les
présentateurs sont obligés d’"interpréter le classement aux points" du
dimanche matin (où les deux clubs qui jouent en retard apparaissent
forcément plus bas qu’ils ne seraient s’ils n’avaient ne serait-ce que le
point du match perdu pour être à égalité de matches joués avec les autres
équipes) ... Exemple : lors du récent Gravelines-Pau on présentait
Gravelines comme le 8ème au classement alors que même après la défaite,
Gravelines n’en était pas moins 5ème ex-aequo ! Qu’en aurait-il été avec un
classement au pourcentage de victoires ? Gravelines serait apparu à sa vraie
place de 5ème ... C’est donc indépendamment de ce qui précède et du débat
16-18 que les classements devraient de toutes façons se faire au
"pourcentage de victoires" ... Pour plus de clarté !

En résumé : plutôt 18 que 16, plutôt plus de matches que moins, mais surtout
une "organisation" - logistique de déplacements, classements, etc ... - qui
rende tout "plus facile".