Pro A : Erazem Lorbek ne devrait pas être prêté au Mans

Erazem Lorbek

C’était presque trop beau pour être vrai. Le Mans avait pourtant perdu Sandro Nicevic, un des artisans du très beau parcours manceau, parti jouer l’Euroleague avec l’AEK Athènes. Mais le staff manceau était sur un gros coup, un joueur capable de remplacer voire de faire oublier le pivot croate.

Dans les premiers jours d’août, le MSB annonçait qu’Erazem Lorbek avait donné son accord pour rejoindre Le Mans dans le cadre d’un prêt, de petits détails restant à régler avec la Fortitudo Bologne, club avec lequel le jeune Slovène est sous contrat.

Erazem Lorbek est sûrement le meilleur joueur européen de sa classe d’âge. Né en 1984 et formé à l’Olimpija Ljubljana, le pivot de 2,10 m a signé un contrat de 2+2 ans avec la Fortitudo Bologne après une année mitigée de freshman à Michigan State. La saison dernière, barré par Tomas Van Den Spiegel et Hanno Mottola, Lorbek n’a joué que 11 minutes en moyenne en Lega, pas assez pour acquérir de l’expérience et développer son jeu. C’est avec les équipes junior puis espoir de Slovénie qu’il a démontré ces dernières années qu’il pouvait intelligemment alterner jeu sous le panier et jeu en périphérie, pour le plus grand bien de son équipe. Il a ainsi mené l’équipe junior en finale du Championnat d’Europe en 2002 et l’équipe espoir au titre européen cet été, tout en étant élu MVP de chacune des deux compétitions.

Le Mans pouvait difficilement trouver mieux. Pourtant, quelques jours plus tard, l’ancien joueur et actuel manager général de la Fortitudo Bologne, Zoran Savic, déclarait dans la presse italienne que le jeune pivot slovène resterait au club et qu’il n’était pas question qu’il s’en aille. D’autres sources laissaient alors entendre que Lorbek ne serait pas prêté tant que le club italien ne lui aurait pas trouvé un remplaçant de calibre NBA, ce genre de joueur n’étant pas libre avant la fin des camps d’entrainement, soit fin septembre. Le Mans a ainsi patienté trois semaines, espérant en vain le prêt d’Erazem Lorbek. Comment ce club, pourtant peu habitué des effets d’annonce, a-t-il pu annoncer l’accord conclu avec le joueur sans avoir reçu des garanties de la part de la Fortitudo ? Selon le coach manceau Vincent Collet, Zoran Savic voulait prêter le jeune Slovène, alors que s’est-il passé ?

Selon un journaliste italien, la source du problème serait à chercher au sein du club de Bologne. Le président du club Giorgio Seragnoli et son général manager Zoran Savic auraient décidé à la fin de la saison dernière de la somme à allouer à la construction de la nouvelle équipe en tenant compte du million de dollars rapportés par le rachat du contrat de Carlos Delfino, parti aux Detroit Pistons. Or après les signatures du jeune ailier italien Simone Cotani, de l’ailier fort slovaque Martin Rancik, du pivot croate Dalibor Bagaric et de l’arrière américain Ruben Douglas, le crédit accordé à Savic était épuisé. Pourtant celui-ci pensait pouvoir recruter un pivot de haut niveau, laisser Bagaric sur le banc et prêter Lorbek afin que celui-ci ait du temps de jeu. Si cette hypothèse est la bonne, Le Mans aurait vu juste, mais Savic ne pouvant plus recruter son pivot, il aurait tout simplement changer d’avis, ne pouvant plus se passer de Lorbek après les départs conjugués du Belge Van Der Spiegel à Rome et Finlandais Mottola à Pesaro, suppléés par la seule arrivée du Croate Bagaric.

Ayant déjà perdu trois semaines, le MSB a fait savoir ces derniers jours qu’il était de nouveau à la recherche d’un pivot, mais qu’il laissait la porte ouverte à Lorbek en cas de nouvelle volte face de Bologne.