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John Best : un drafté qui joue en Pro A

vendredi 14 avril 2006

De Tennessee Tech à Chalon sur Sâone, en passant par l’ALBA Berlin et Olympic Fribourg, John Best nous fait découvrir son parcours peu commun pour un joueur actuel de Pro A. A l’heure des seconds couteaux de CBA ou de LegaDue, John Best est un des 3 joueurs américains de Pro A draftés par la grande ligue. Utilisant quelques mots français, John s’exprime sur ses étapes de sa carrière qui l’a aujourd’hui mené à Chalon. Mais demain qui sait ?

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John Best

Certains débutent sur le tard, d’autres dès la sortie de la maternité pour suivre papa sur les parquets. John a commencé tôt et pour une simple raison : "J’étais l’enfant le plus grand de mon école et tous le monde me disait que le basket c’était mon avenir". C’est vrai que c’est un bon argument.

A l’âge d’aller à l’université, John choisit Tennessee Tech. Il ne le regrettera pas. "C’est là-bas que j’ai appris à jouer comme je joue maintenant. J’ai pris l’habitude de m’entraîner dur et c’est surtout là-bas que je suis devenu un scoreur". Ses deux dernières saisons il les passe au top niveau NCAA. "Jamais je n’oublierai ces deux années. Mon année senior, j’ai été le meilleur marqueur pendant 6 semaines". Il finira finalement 3e scoreur du championnat NCAA 1992-1993 avec 28,5 points de moyenne.

Après Tenn Tech, une surprise l’attend. Le soir de la draft NBA 1993, le general manager de New Jersey l’appelle : "Est-ce que tu regardes la Draft, John ? Ecoute bien". John Best est drafté par les Nets au second tour, n°36, une place avant Nick Van Exel. "La draft, c’est quelque chose que personne ne pourra m’enlever. Quand ils ont dit mon nom, c’était énorme, j’étais tellement heureux".
Direction les summer leagues donc. "Le problème c’est qu’à l’université j’ai toujours joué en position de pivot. Les Nets voulaient que je joue ailier. Je devais apprendre à shooter, réapprendre le jeu".
John Best traverse l’Atlantique dans l’optique de parfaire son jeu pour ensuite retenter sa chance en NBA. Il pose ses valises de jeune professionnel au Mans en 1993. "Je suis arrivé au Mans en pensant que l’équipe était dans le TOP5, alors qu’ils étaient derniers. Et mon premier match c’était contre Limoges, j’ai tout de suite compris qu’il fallait que je joue très dure".

Ensuite, John atterrit en Pro B. A Roanne. "L’été je jouais dans un club au Philippines et la saison se finissait en septembre. A cette période en Europe, toutes les équipes sont déjà constituées, donc j’ai joué plusieurs années dans des petits clubs".
A Leverkusen, la famille Best est visée par des menaces racistes. "C’était vraiment grave, je ne pouvais pas rester la bas. J’ai alors signé à Berlin en 2002".
Il participe à l’Euroleague lors de la saison 2003-2004. 11 points, 4,2 rebonds, 1,7 passes décisive. Ses stats sont plus qu’honorables, dans une compétition qui a particulièrement marqué Best. "Je pense que l’Euroleague, c’est la meilleure chose qui peut arriver à un joueur en Europe. En Euroleague on joue moins vite qu’en NBA, mais il y a des supers joueurs à chaque position et le jeu demi terrain en attaque est très organisé".

En 2004, il quitte Berlin pour Chalon, mais garde espoir de retrouver l’Euroleague un jour. C’est d’ailleurs passé très prêt cet été. Puisque que Best et Strasbourg étaient à un doigt de trouver un accord. Best aurait pu apporter l’expérience qui a manqué à la SIG cette saison lors des matchs d’Euroleague perdus dans les dernières minutes...

A Chalon depuis 2004, John s’est installé dans une maison hors de la ville pour être tranquille avec sa famille et pour pouvoir animer sa station de radio www.thebestjams.com qu’il a commencé à animer en Allemagne sur les conseils de sa femme. "J’avais réalisé, en jouant dans plein de pays différents, que tout le monde écoutait du hip hop. Alors je me suis lancé".
La fin de saison avec l’Elan Chalonnais s’annonce compliquée. Mais John relativise ces résultats. "L’année dernière, Nancy a fini 7e de Pro A et ils étaient en finale. Je pense qu’on peut faire le même genre de parcours."

Pour atteindre la finale, il faudra réussir à gérer les fins de matchs (déjà 8 matchs perdus de 4 points ou moins cette saison), être arbitré d’une manière un peu plus juste et enfin assurer une présence plus consistante dans le secteur intérieur chalonnais. John Best est prévenu et a prévenu, il donnera tout pour assurer son rang d’américain drafté par la NBA, jouant en Pro A.