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Bilan ProB 03/04 - Episode 15 : Châlons en Champagne

mercredi 14 juillet 2004, par Aurélien Hipp

Clermont et Châlons ont gagné le droit de jouer à l’étage supérieur la saison prochaine, coiffant ainsi d’autres équipes ambitieuses, dont la liste s’allonge chaque année. Basket Info vous propose une rétro de la saison équipe par équipe. Petit coup de projecteur sur une division qui mérite qu’on parle d’elle, et pas seulement en programmant ses matches le vendredi... Aujourd’hui : Châlons (2e/16) avec 22 victoires pour 8 défaites.

L’effectif :

Relégué de ProB à l’issue de la saison 1999-2000, l’ESPE Châlons a travaillé posément à sa remontée, initiant sous la houlette de Joël Delaby, un coach jusqu’ici connu dans le domaine de la formation, un projet sportif ambitieux et cohérent. Après une 7e place obtenue en 2001 avec Patrick Maucouvert, c’est donc Delaby, l’ancien coach des espoirs de Dijon, qui prend les rennes. 5e, puis 6 lors de ses deux premières saisons, l’ESPE paraît vraiment prête à l’entame de la saison 2003-2004. Si elle échouera finalement dans la conquête de la première place face à l’implacable régularité de Clermont, l’équipe aura cependant prouvé qu’elle était devenue une vraie machine à gagner, se montrant particulièrement intraitable à domicile. Un shoot , un seul, a cependant peut-être fait basculer la saison…Que se serait-il passé si Alston, pour son tout premier match avec Clermont, n’avait pas réussi son tir ave-maria ? Il a en tous cas obligé l’ESPE a continué à batailler jusqu’à l’ultime journée et durant les playoffs. Quand bien même elle les termine invaincue, l’ESPE aura été chercher sa montée, qu’elle mérite amplement.

Delaby s’appuie sur un groupe très homogène de 8 joueurs, qui sont uniquement des noms bien connus du championnat de ProB. Anthony Stanford, au club depuis 3 saisons, a certainement été l’ailier US de référence pendant cette période. S’il a connu l’an passé une grosse panne d’adresse, il a toujours été un rebondeur de premier plan (encore 8.1 cette année), est meilleur intercepteur (2.6int), ajoutant 18.1pts par match. Des stats de MVP potentiel, un statut dont il se rapproche encore plus lorsqu’on connaît son influence sur l’équipe. Son compère US est Harold Doyal, en provenance de Rueil. Comme Stanford, Doyal est une sorte d’assurance tout risque, polyvalent sur les postes 4 et 5. Il reste au club l’an prochain, et pourra se confronter au niveau ProA. De Rueil également, le meneur Frédéric Moncade. Appelé en A’, Moncade réalise une saison un peu moins bonne que la précédente, mais très solide tout de même. Solide, ce qualificatif s’applique aussi à la saison de Thomas Andrieux. L’ancien joueur de l’ASVEL et Roanne, qui a fait le choix d’aller en ProB pour se relancer, peut se féliciter de sa décision. Excellent au poste 2, plus grand que nombreux de ses opposants directs, Andrieux est avec David Mélody et Christophe Humbert dans le top 3 des joueurs français cette saison. Mieux, il réalisera de très bons playoffs, donnant notamment à son équipe une victoire très précieuse sur le parquet de Rouen, condamnant presque en 1 shoot à la sonnerie les espoirs de qualification du promu.

Seul point à poser problème dans la Marne, le titulaire au poste 4. Initialement dévolu au bosman, il s’avère bien vite que l’exotique Zaza Enden (33.3% de réussite en Turquie, avec un certain penchant pour le tir à 3pts) n’a pas le profil de l’emploi. Conséquence directe, des responsabilités accrues pour Yoran Julians. Le transfuge de Mulhouse, parfois critiqué en Alsace pour son irrégularité et une certaine nonchalance, a tiré profit de son transfert, produisant 9.3pts et 6.8pts. Il devra faire encore mieux au vu de ses qualités athlétiques. A voir en ProA de toute façon. Une fois Zaza Enden coupé, le club profite de la disponibilité de Rado Rancik, qui n’a pas réussi à s’adapter à la ProA avec le PBR. Après un petit temps d’adaptation, Rancik devient un membre à part entière de l’effectif, entièrement tourné vers l’objectif de la montée.

En rotations, les deux jeunes Mouillard et Gaillou.Parfois à la peine en saison régulière, Mouillard haussera son niveau de jeu en playoffs (passant de 36.5 à 63.2%) Quant à Gaillou, il est prisonnier d’un temps de jeu réduit (13 min en saison, 3 de moins en playoffs) et n’évolue pas en pleine confiance. Difficile de toute manière de prétendre à mieux avec un 5 de départ de cette qualité.

La saison :

Le début de championnat est conforme aux ambitions annoncées avant le début de saison : Il est quasiment impensable de venir gagner à Coubertin (Beauvais, Antibes, Nantes, SQBB pour commencer la saison), et l’équipe négocie bien les matchs -pièges (à Evreux, dans une partie qui marquera les esprits par son écart +23, à Brest). Seule une très courte défaite à Rueil, qui n’a rien d’infâmante, vient entacher ce bilan. Petit coup de moins bien aux alentours de la 9e journée : défaite après 2 prolongations à Mulhouse, victoire difficile contre Rouen puis défaite à St Etienne. L’ESPE annonce que ses joueurs sont touchés par un virus et donc affaiblis. Ceux-ci se remettent bien vite, et réussissent l’exploit de gagner à Clermont, qui semble à l’époque toucher les limites de son système : les auvergnats, en manque d’un scoreur, laissent passer l’occasion d’écarter leur rival.On sait comment ils se vengeront…

S’il n’y a décidément rien à faire pour s’imposer sur le parquet de cette équipe marnaise, cette dernière inquiète parfois à l’extérieur. Larguée dès le départ à Epinal, elle court après le score pour terminer sur un écart flatteur de 12pts. Fessée de 21 pts dans le derby à SQBB, l’ESPE sait qu’elle doit corriger le tir avant les playoffs, puisqu’elle devra tirer avantage de la nouvelle formule qui la fera disputer tous ses matches allers à l’extérieur. Le message est entendu, puisque que les châlonnais s’imposent sur les parquets réputés hostiles de Rouen et d’Orléans.La défaite à Maurienne est anecdotique, la 2e place étant verrouillée au soir de la 28e journée.Enfin, l’ultime revers à Beauvais permet à l’adversaire du jour de rester en ProB.L’élargissement à 18 décrété il y a peu fait qu’il n’y avait finalement pas tant de danger…

Lors des playoffs, l’ESPE écarte St Etienne (deux matches serrés), Rouen ( la série s’est jouée au premier match, sur le tir d’Andrieux) et enfin Rueil en ayant parfaitement su maîtriser Ted Berry. Un tournoi final négocié en vrai favori qu’elle était, l’ESPE ayant profité de l’élimination prématurée du représentant de la ProA.

Satisfactions :

La cohésion dont a fait preuve l’équipe, et le respect des objectifs clairement annoncés par le coach Delaby.Un recrutement intelligent, Stanford, Doyal, Andrieux et autres ayant été globalement irréprochables. La satisfaction de voir arriver à échéance un projet sportif patiemment conduit 3 années durant et couronné de succès. Enfin, la doublette Stanford-Andrieux, duo-clé de l’équipe cette saison. L’avenir est encore flou concernant Stanford, il faudra encore attendre pour savoir s’il continue l’aventure.

Déceptions :

L’équipe s’appuyant essentiellement sur son 5 de départ, il était difficile pour les joueurs du banc de s’affirmer. Gaillou et à un degré moindre Mouillard, ont parfois déçu au vu de la progression qu’on attendait d’eux. Déception enfin en forme de clin d’œil à Joël Delaby, qui aura réussi la performance de rester invaincu à domicile pendant 1 an mais pas pendant… une saison ;-)

Objectifs :

Garder l’ossature de ProB pour continuer en ProA, car la recette a prouvé qu’elle était efficace. Assurer ensuite un maintien pour éviter de faire une fois encore l’ascenseur. Le recrutement mené jusqu’ici est tantôt intéressant (Starosta), tantôt sous forme de pari (Delarue). Reste encore à recruter 2 joueurs,dont un pour remplacer Anthony Stanford, annoncé sur le départ...

Demain : Clermont