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Benoit Dujardin : "L’avenir est au live vidéo pour les matchs"

mercredi 11 avril 2012, par Christophe Blandin

Précurseur sur Internet dans le traitement du basket, Benoit Dujardin est depuis plusieurs années le chargé de communication d’un club de Poitiers toujours innovant dans ce domaine. Réalisateur de la série "Vis mon match", Benoit est aussi à l’initiative de la nouvelle web série intitulée "On the Road to London" qui permet au grand public de suivre les coulisses de l’Équipe de France jusqu’à sa préparation des prochains Jeux Olympiques de Londres.

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Benoit Dujardin (à droite)
et Tommy Hombert (à gauche)

Basket Info : Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Benoit Dujardin : Je m’appelle Benoit Dujardin et je vis à Poitiers depuis de nombreuses années. Je suis passionné depuis des années par le basket et la communication (au sens large, et sur tous ses supports). J’ai commencé à être "actif" dans le monde du basket en 1999 en créant l’un des premiers portails dédiés à ce sport... "basketnet". A l’époque, je collaborais avec Maxi Basket. Ce site est ensuite devenu Basketzone.com en s’associant avec un autre site précurseur, le WBF. Basketzone a été un des premiers sites très fréquentés sur le web, et a lancé la première "fantasy league" sur le web français. Nous avons aussi créé les premiers espaces communautaires, "les zones", qui étaient des blogs avant l’heure... consacrés aux équipes de Pro A.

En parallèle de Basketzone, j’ai commencé à m’investir dans le développement du club de Poitiers, en 2003. Avec ce club, j’ai connu de magnifiques aventures (montée en N1, puis en Pro B, puis en Pro A). Je suis devenu responsable de la communication du PB86 en 2006. Les dirigeants, le staff technique, et les gens avec qui j’ai travaillé dans ce club m’ont permis de réaliser de nombreux documentaires en DVD, puis de créer la série Vis Mon Match (avec Tommy Hombert). Nous avons vécu et raconté une aventure humaine géniale. Nous avons grandi ensemble, et aujourd’hui nous essayons de nous stabiliser au plus haut niveau du basket français. C’est vraiment un très beau projet, porté par des gens très respectables, et qui défend de belles valeurs. C’est pour cela que je m’y suis beaucoup investi et que je ne compte pas le quitter.

Basket Info : Qu’est-ce qui t’a poussé à te tourner vers la vidéo alors qu’au départ, tu étais plus orienté vers le traitement de l’actualité basket ?

Benoit Dujardin : J’ai été aspiré par la dynamique du PB86 et mon envie de participer à un projet "de l’intérieur", plutôt que de le raconter de l’extérieur... comme je pouvais le faire avec mes camarades à l’époque de Basketzone. J’ai appris beaucoup de choses sur le basket professionnel au PB86. Des choses qu’on ne peut apprendre et connaître que si on à la chance d’être un "insider".

Une fois dans le club, au cœur de cette magnifique aventure... j’ai souhaité raconter ce qui se passait autour de moi. Comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai été très marqué par le documentaire "les yeux dans les bleus", mais aussi par les vidéos que la NBA produit sur les champions chaque année. J’ai produit plusieurs documentaires avec des bouts de ficelle. Puis Tommy Hombert est venu s’associer à mon travail, et nous avons pu créer de plus belles choses. Et de fil en aiguilles, les projets ont pris de l’ampleur, avec toujours la même passion pour notre sport et ses acteurs.

Basket Info : Avec ton équipe, tu proposes depuis quelques semaines une web série "On the Road to London". Quelle est l’ambition de cette série ?

Benoit Dujardin : Cette série a été montée pour, et avec, la Fédération Française de Basket. C’est la suite logique du documentaire "Eurostars", dont Raymond Bauriaud (directeur de la communication de la FFBB) et son équipe m’avait déjà confié la création. L’objectif est de faire connaître l’équipe de France et ses acteurs. Du Directeur aux kinés, en passant par le coach, les stars, etc... Nous avons la chance d’avoir une équipe magnifique, peut être la meilleure de tous les temps, il semblait important de la faire connaître au plus large public. La première partie de la série OTRTL est une suite de portraits, qui permet de découvrir les gens et leur rôle.

Par la suite, pendant la préparation pour les Jeux Olympiques, nous suivrons le groupe de plus près, avec un peu plus "d’Inside". L’objectif est bien de faire la promotion de notre sport, mais nous savons que cette mission passe après l’aspect "résultat sportif". Nous travaillons donc sous le contrôle, bienveillant, de la direction de la communication de la FFBB, et du directeur de l’équipe de France. Nous ne devons, en aucun cas, être une distraction pour l’équipe qui a de fortes ambitions cette année, et un grand challenge a relever. Au quotidien, nous travaillons en étroite collaboration avec Julien Guérineau, de la FFBB. Il est le relais de Raymond Bauriaud, qui a le dernier "cut" sur nos montages. C’est lui qui est maître du contenu diffusé.

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On the Road to London

Basket Info : Quels sont les premiers retours que vous avez sur cette web série ?

Benoit Dujardin : Pour commencer, l’enthousiasme est réel chez Dailymotion, qui diffuse la série et la valorise systématiquement en page d’accueil de son site. Les épisodes sont vus entre 6 000 et 25 000 fois. C’est un début encourageant, mais nous espérons bien augmenter significativement ces scores quand la série trouvera son rythme. Au niveau du contenu, nous sommes très contents. Les joueurs et le staff ont compris l’intérêt de la série et jouent parfaitement le jeu. Que ce soit aux USA lors de notre tournée ou en France, ils sont tous très disponibles, accessibles, et ouverts. Je crois que cela se voit à l’image. En tant qu’amateur de basket, je trouve ça particulièrement de pouvoir mettre en lumière le travail de Patrick Beesley, la philosophie de Vincent Collet, l’investissement de Tony Parker... nous avons connu des périodes plus compliquées avec l’équipe de France. Il faut profiter de ce que nous offre cette équipe. C’est unique !

Basket Info : A quand remonte votre première collaboration avec la FFBB ? lors du dernier Euro à Kaunas ?

Benoit Dujardin : J’avais déjà eu la chance de travailler avec la FFBB par le passé. Boris Vladic, responsable de la vidéo et des médias sociaux, avait fait appel à nous pour couvrir la coupe de France 2009. Quand l’opportunité s’est présentée de raconter l’aventure Lituanienne des bleus, je n’ai pas hésité une seconde. En passionné, j’avais vibré avec cette équipe. Laisser une trace de cette aventure à travers un DVD a été un honneur.

Basket Info : Comment se constitue votre équipe et comment se répartissent les rôles entre vous ?

Benoit Dujardin : Nous sommes de plus en plus nombreux. Pour pouvoir proposer des sujets de qualité, nous avons besoins de spécialistes dans leur domaine. Impossible de tout faire seul. Tommy Hombert est le monteur en chef, et co-réalisateur avec moi. Il apporte une patte artistique au montage. Gaétan Carrasset, Loïc David et Fabien Castel interviennent ponctuellement pour filmer et pour derusher (trier les images que nous allons intégrer aux sujets). Ensuite, Delphine Lechat et Anthony Thibault s’occupent de l’habillage (intégration des noms des intervenants, etc...). C’est le soucis du détail, dans toutes les phases de la production, qui font la qualité du produit final. Julien Guérineau et moi même dirigeons les choix de contenu, le tout, comme je le disais tout à l’heure, sous le contrôle et avec la validation de Raymond Bauriaud et de Patrick Beesley.

Basket Info : Avez-vous d’autres projets en préparation ?

Benoit Dujardin : Nous avons encore de nombreux sujets à traiter. Il y aura un épisode sur le staff médical, un autre sur Joakim Noah, et... je ne vais pas tout révéler. Je vous laisse la surprise. Sachez en tous cas que nous avons sorti 4 épisodes et qu’il y en aura 15 au total avant d’aborder la préparation. Là nous diffuserons encore 6 épisodes durant les 6 semaines de préparation. Au total, en 21 épisodes, on devrait avoir vu de belles choses...

Pour l’instant, l’une de nos grandes frustration, c’est de devoir choisir peu d’images, et de ne pas aller totalement au fond des sujets. C’est indispensable pour susciter l’intérêt du plus grand nombre, et donc des "non experts" qui pourraient être perdus si on devient trop technique. L’épisode sur Vincent Collet, par exemple, était frustrant car nous aurions aimé diffuser de plus longs passages de son interview. C’est un personnage passionné, un grand expert du basket mondial, et on apprend tellement de choses en discutant avec lui... Comme en plus c’est un homme agréable et accessible...

Basket Info : Avec toutes ces sollicitations, parvenez-vous à rester toujours aussi présents au sein du club de Poitiers ?

Benoit Dujardin : Les sollicitations font que je n’ai pas pris de vacances depuis le mois d’Août... Mais mon investissement dans le club de Poitiers est toujours le même. Nous avons vécu une saison très difficile, qui nous a mis à l’épreuve. Nous ne sommes pas encore sauvés, mais les valeurs chères au club ont prévalu. Malgré la difficulté, il n’y a pas eu de révolution de palais, et on a fait confiance aux gens qui travaillent. Ces choix et cette philosophie font que je suis extrêmement fier d’être associé à cette aventure. Nous devons trouver les moyens de nous maintenir en Pro A cette année, puis faire grandir le club pour vivre des saisons moins angoissantes !

Basket Info : On imagine que, pour un grand fan de basket comme toi, côtoyer l’équipe de France et ses stars comme Tony Parker ou Nicolas Batum est une énorme chance ?

Benoit Dujardin : Il s’agit d’une chance provoquée. Ce n’est pas tombé du ciel... mais oui, c’est une immense chance. J’en suis totalement conscient, et c’est pour cela que je travaille très dur ! Ce qui est encore plus savoureux... c’est que, je me répète, il s’agit de gens qui ont de grandes valeurs humaines. L’accueil de Nicolas Batum à Portland nous a beaucoup touché. La disponibilité de Boris Diaw, qui nous envoi des textos à toute heure, est exceptionnel. Tony Parker qui nous accueille chez lui... ce n’est pas rien ! Ensuite, à l’échelle nationale, faire parler les plus grands décideurs nationaux, c’est une expérience marquante.

Je garde le souvenir de notre promenade à San Antonio dans le River Walk où nous croisons, totalement par hasard, Patrick Beesley et Vincent Collet. Quand on réalise qu’on est dans la ville de Tony Parker, qu’on va l’interviewer le soir, et qu’on croise le directeur et le coach de l’équipe de France... et qu’ils passent un moment à discuter avec nous... là, oui, on se dit qu’on a de la chance en tant que passionné !

Basket Info : On a beaucoup parlé dernièrement du nouveau contrat TV signé entre la LNB et le groupe Canal+. As-tu des idées pour améliorer le traitement médiatique du basket pro en France, notamment par la diffusion de contenus (vidéo ou autre) sur Internet ? Est-ce que cela pourrait constituer un facteur solide de progression pour l’image de la LNB et de ses championnats ?

Benoit Dujardin : Internet est probablement le vecteur de développement le plus important dans les 5 années à venir. Il y a 5 ans, auriez vous imaginé pouvoir regarder des matchs en direct dans votre lit sur votre iPhone ou votre iPad ? Non. Celui qui annonce y avoir pensé est un menteur. Alors, il est clair que les modes de diffusion mobile représentent l’avenir et vont continuer à modifier notre quotidien. L’avenir est au live vidéo pour les matchs, et à la VOD pour le reste. On devra pouvoir regarder les programmes où on veut et quand on veut. Après, les programmes, il va falloir les créer. Mais le basket peut intéresser.

J’ai effectivement quelques idées... que ceux que ça intéresse m’appellent ! Ce que je peux dire, à partir du modèle que nous avons créé à Poitiers, c’est qu’il est ABSOLUMENT INDISPENSABLE pour les clubs et la ligue de "prendre la parole" et de raconter leurs aventures. Il faut produire ses images, et raconter son histoire. La magnifique épopée Poitevine n’aurait pas touché tant de monde si nous ne l’avions pas raconté à travers la série Vis Mon Match et les différents films que nous avons produits. Qui aurait cru envisageable de remplir la plus grande salle d’un Mega CGR pour la diffusion d’un documentaire sur du basket Pro B ? Plus récemment, si on prend l’exemple du voyage de Léo Westermann au Hoop Summit... cela n’a suscité que des retombées négatives pour l’ASVEL. Nous avons vécu une situation quasi identique l’an dernier avec Evan Fournier, et pourtant le PB86 a pu en profiter pour développer son image de marque : suivi en direct sur le site de basket le plus fréquenté de France, diffusion d’un documentaire au Parc du Futuroscope... Je vous invite à réfléchir à cela :-)

Basket Info : Merci à Benoit, l’un des grands dinosaures de l’internet basket français ;-) , d’avoir répondu à nos questions !

Les premiers épisodes de On the Road to London


On the road to London la série - Lancement de... par FFBB


On the road to London la série - Le directeur par FFBB


On the road to London la série - La star par FFBB


On the road to London la série - Le coach par FFBB