Passés les traumatismes liés à la non participation aux JO, à l’échec de la dernière campagne de l’EdF masculine, l’heure est à la mobilisation.
En mois de trois semaines, ce qui, à l’échelle de temps Maininiesque n’est rien, on a eu droit à trois nouvelles déconcertantes :
1- Un sélectionneur de renom (et étranger visiblement) souhaité pour l’EdF. En parallèle, les rentiers du château ont visiblement décidé de professionnaliser l’approche des choses en développant un pôle EdF, avec chargé de com’ spécifique, manager, directeur sportif, etc...
On croit rêver. On parle de stabilité, de long terme, de patience, et d’un entraîneur qui aurait les pleins pouvoirs ou presque sur le plan sportif.
Ici et là, certains se sont déjà élevés pour dénoncer le côté déplacé de la nomination d’un coach non Français. Comment comprendre le choix de la fédération ? Manque d’expérience de « nos » entraîneurs, manque de charisme, manque de communication. Tout a déjà été évoqué. Un coach, « référencé » selon les mots du DTN, c’est la garantie pour lui d’avoir le respect des joueurs. Voilà une version « Américanisante » des choses, et l’appropriation fédérale d’un système sportif, où seul le coach qui a un CV de haut rang est respecté. Une bonne solution pour réinsérer nos NBAers dans la vie sportive de notre bonne vieille FFBB ?
A voir. La faisabilité est réelle. Reste à savoir qui sera l’heureux élu, car on a tout entendu ou presque. D’ici à ce que cette recherche de la nouvelle star se transforme en vaudeville, et qu’au final n’importe qui sorte du placard, on s’attend à tout.
2- Une nouvelle formule pour la coupe de France. Là, c’est le cadeau surprise. Et plutôt un beau cadeau même. Si jusqu’à l’an dernier on pouvait se poser, légitimement, la question de la lisibilité de cette curieuse compétition qui n’a d’intérêt que pour le « voyage » à Bercy, là pour le coup, tout est clair. Tableau de tennis -pour les lecteurs de l’équipe- ou bracket pour les amateurs de NCAA. Et finalement, on sait à l’avance ce qui va se passer, et c’est bien.
Nos dirigeants n’ont pas eu peur de prendre des idées et des exemples sur ce qui se fait de bien ailleurs, et c’est tant mieux. Alors bien sur, le choc Prissé-Besançon dont le vainqueur pourra être opposé au HTVB, c’est moins porteur qu’un Duke-UNC, mais c’est un début. Pas sur non-plus qu’en mars les foules se déchaînent pour la coupe, mais la formule nous plait, et pour une fois, soulignons la qualité de la démarche.
3- Il y a encore quelques jours, nos amis du rugby en salle... pardon du handball, se targuaient d’être en passe de devenir un sport de salle plus attrayant que le basket. Forts d’idées novatrice (finale organisée à Miami, par exemple), et d’une cellule de com’ efficace, le hand vient de décrocher le jackpot en renégociant ses droits télé. L’effet JO est pleinement exploité, et en ça le hand aura d’ores et déjà fait mieux que la FFBB en 2000. Silence radio ou presque, en réaction, de la LNB et la FFBB. Et là, une fois encore, pour la 3e fois, contrepied total. Dans la plus grande discrétion, les droits télé ont été renégociés avec le groupe Canal +. Et avec succès, puisqu’en plus d’une augmentation substantielle de la prestation financière, on parle d’un package avec actions promotionnelles, évènementielles et autres. Mazette !
Cerise sur le gâteau : là ou FFBB et LNB étaient en bisbille depuis des années, on apprend qu’en plus la ligue aura tout le loisir de pouvoir gérer et redistribuer les retombées financières de l’opération. Miracle, car jusque là, la FFBB tenait les cordons de la bourse, et ne voulait pas entendre parler de délégation de pouvoir à ce niveau. Situation unique dans le sport pro Français, les autres ligues professionnelles étant autonomes à ce niveau.
Comme nous, vous avez vu passer ces trois informations. Et au final, comme nous, vous êtes à la fois curieux, enthousiastes et sceptiques. Pourquoi ces impressions mitigées ? Tout simplement parce que la FFBB nous a toujours habitué au pire, et de tels changements sont finalement assez soudains. Ou alors... Ou alors l’approche des élections, ainsi que la constitution progressive d’une opposition forte au président sein du comité directeur de la FFBB, forcent les dirigeants en place à enfin bouger et réfléchir dans le bon sens.
Vraie prise de conscience ou énième feu de paille ? Dur à dire. Toujours est-il que maintenant, on aimerait bien savoir ce qu’il y a d’autres dans les cartons !