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Finale Eurocup’16 - Game 1 : Cela suffira-t-il ?

samedi 23 avril 2016, par Aurélien Hipp

Qu’il est frustrant, ce format en matches aller-retour de l’Eurocup…Célébrée par un Rhénus en fusion comme rarement ces dernières années, la SIG doit néanmoins très vite se replonger vers le match retour- qu’elle abordera avec un coussinet de 4pts (autrement dit rien du tout) suite à sa victoire 66-62 dans le game 1- pour affronter l’enfer d’Abdi Ipekçi dès mercredi. Galatasaray parait confiant, mais la SIG a déjà réalisé des miracles dans cette compétition...

Photo : Kyle Weems (crédit : SIG Strasbourg)

Plutôt que de spéculer sur l’écart, Vincent Collet a préféré insister sur le mental de son équipe, capable de faire une 2e période exceptionnelle tant défensivement qu’offensivement après avoir proposé une partition poussive tout au long du premier acte. Avec un écart aussi faible, la SIG devra se convaincre qu’elle doit gagner en Turquie, et non contenir un écart, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Le coach strasbourgeois dira « qu’il (nous) reste à inventer le chemin qui nous mènera à la finale ».

Le format aller/retour a également ceci de particulier qu’il peut influer sur le scénario des matches logiquement conduits et gérés différemment ce qu’on peut avoir l’habitude de voir sur des matches secs. Difficile dans ces conditions d’être certains que Galatasaray a tout fait pour gagner, surfant sur une confiance inébranlable en ses capacités à domicile. Le discours d’un staff turc plutôt zen en conf et l’une ou l’autre démonstration de joie à la fin de match ne trompaient. Galatasaray, au moins en off, doit être certain de pouvoir renverser la vapeur, surtout que la marche ne parait pas insurmontable.

Elle est même deux fois moins insurmontable qu’à la 39e minute, qui voyait la SIG mener de 8pts (66-58), le climax pour la SIG qui « prenait l’euphorie au bon moment (Vincent Collet) après avoir couru après le score tout au long d’une partie qui aura mis une bonne mi-temps à se lancer véritablement.

Aucun point après quasiment trois minutes, des « lay-ups qu’on avait pas le droit de manquer », le match était lancé sur un schéma très défensif et étouffant. Vincent Collet rendra plusieurs fois hommages à l’abattage défensif de Stéphane Lasme, dont le talent sur ce secteur de jeu conditionne plusieurs choix d’Engin Ataman. Incapable de marquer, la SIG a heureusement limité la casse et profité de l’étonnante petite forme d’Errick McCollum, le tout frais MVP de la compétition, « benché » de longues minutes en première mi-temps. 7-8 pour Galatasaray au bout de 10 minutes, 23-24 à la mi-temps, un score qui aurait pu être plus négatif pour la « SIGArmy », en immense difficulté lorsqu’elle a commencé à effectuer ses rotations, comptant jusqu’à 7pts de retard (12-19).

Plus conforme à un scénario classique, la 2e mi-temps reprend sur quelques coups d’éclat de McCollum, enfin au niveau attendu. Il prend ainsi le relais de son compatriote Chuck Davis, très difficile à contenir poste bas pour Matt Howard, contraint de jouer 5 probablement plus longtemps que ce que son coach avait prévu. C’est une série de tirs à 3pts salvatrice qui va ramener les SIGMen (Campbell et Leloup chacun par deux fois)…Et enfin, on pouvait se dire que tout serait possible…

A +8 à quelques secondes de la fin, la SIG pouvait lire le doute dans les yeux de ses adversaires. On ne saura jamais si une minute de plus aurait porté un coup fatal aux favoris turcs, ou si la SIG aurait tremblé sous la pression de l’exploit naissant, une sorte de peur de gagner qu’éprouverait un joueur de tennis. Malheureusement habituée à ne pas être souveraine sur les ultimes moments, la SIG concédait 2 rebonds brûlants à Stéphane Lasme, ces mêmes rebonds qui permettent à Galatasaray de venir mourir à -4. Ce qui fera dire à Vincent Collet devant les journalistes que c’étaient peut-être les ballons qui allaient au final donner le titre à Galatasaray…


Si elle gère parfois mal ses fins de match, la SIG n’en est pas à un exploit près à l’extérieur en Eurocup. Cette fois-ci, la marche est tellement plus haute. Mais si l’histoire est en marche, alors 12500 supporters en jaune et rouge en furie ne pourront rien. Réponse mercredi vers 21h, avec soit des regrets éternels, soit un trophée et une qualification pour l’Euroleague en plus dans la musette du basket tricolore.