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Equipe de France : Le marasme français

mercredi 18 mars 2009, par Thibaut Sozet

Quelle pagaille ! A peine dix jours après la nomination de Vincent Collet à la tête de l’équipe de France, Frédéric Forte, nommé délégué auprès des Bleus le 10 janvier dernier par le président de la FFBB, a jeté l’éponge. Une aventure de courte durée qui symbolise le mal profond du basket français.

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Frédéric Forté

L’expérience aura tourné court. A peine plus d’un mois. Nommé délégué auprès des Bleus en janvier dernier par le président de la Fédération, Yvan Mainini, Frédéric Forte - président du CSP Limoges (Pro B) et grand artisan de la victoire limougeaude en Coupe d’Europe en 1993 -, a démissionné de ses fonctions. La raison ? L’ex-meneur limougeaud dénonce la présence trop envahissante du Directeur Technique National, Jean-Pierre De Vincenzi, auprès des Bleus.

Missionné sur le dossier du nouveau sélectionneur de l’équipe de France, Frédéric Forte n’a jamais pu mener à bien la tâche qui était la sienne. Ce dernier a en effet dû composer avec l’ombre du DTN, ce qui n’a pas manqué de l’agacer. Or, le préalable à l’engagement du président du CSP auprès de la sélection nationale était que JPDV ne soit pas impliqué dans le processus de décision. Mais l’ex-sélectionneur des Bleus aux JO de Sydney a été présent dans toutes les étapes de la réflexion, par ses idées et son influence. Pis, JPDV a même dépensé une grande partie de son énergie à « savonner » les planches pour empêcher certains de ses « ennemis » d’accéder au poste de sélectionneur, en premier lieu Jacques Monclar, pourtant adoubé par la profession.

Un climat délétère

En réalité, ce coup de tonnerre n’étonne personne. Cette décision, aussi symbolique soit-elle, est révélatrice du climat délétère qui règne depuis quelque temps au sein des instances fédérales. Ce n’est pas une nouveauté. En coulisse, Forte et JPDV avaient des conceptions bien trop différentes pour arriver à trouver un consensus. Le président du CSP souhaitait la création d’un poste de manager général à plein temps, alors que De Vincenzi militait pour le maintien de Patrick Beesley, fidèle parmi les fidèles, à la direction de la si controversée « cellule » équipe de France. Mais, comme cela ne suffisait pas, JPDV a alimenté un peu plus la confusion en contactant, de son propre chef, le coach des Charlotte Bobcats Larry Brown, afin de lui proposer le poste de « conseiller technique », dont personne n’en connaît la teneur. Du grand n’importe quoi.

Jean-Pierre De Vincenzi envisage désormais de porter plainte pour diffamation contre Frédéric Forte, ajoutant un peu plus de pathétique à la situation. Il y a dix jours, la nomination de Vincent Collet à la tête de l’équipe de France mettait fin à près de six mois de rumeurs et d’atermoiements. On croyait alors à un nouveau cycle. Il n’en est rien. Cette nomination ne fait pas l’unanimité au sein des instances fédérales, et ne lève pas toutes les interrogations concernant l’avenir de l’équipe de France, obligée de passer par les repêchages de l’Euro 2009. Sportivement, les Bleus n’ont plus le choix, et Collet n’aura pas le droit à l’erreur.

Réélu pour quatre ans à la tête de la fédération, Yvan Mainini a du pain sur la planche. Certes, la priorité du moment concerne l’équipe de France masculine, mais le manque de compétitivité des clubs français sur la scène européenne, l’état vétuste des salles françaises, la nouvelle politique de formation sont autant de priorités pour un sport, à l’image désolante, qui a besoin d’un rapide changement de stratégie. Avant qu’il ne soit trop tard.