L’Union Nationale des Clubs de Supporters de Basket et ses projets
Vianney Pannet :Comment êtes vous arrivé à ce poste et pour quelle raison ?
Jean Marc Olivier :J’ai commencé à vraiment m’intéresser dans un premier lieu au club de Châlons en 1996, année ou Jean Denys Choulet était à la tête de l’équipe puis j’ai pris rapidement des responsabilités au sein du club des supporters. J’en suis devenu vice président en 1998 avant la montée. Au début, c’est un peu par challenge personnel que j’ai pris cette place et de fil en aiguille, je me suis investi de plus en plus. En 2001, je devenais représentant du club des supporters de Châlons à L’Union Nationale des Clubs de Supporters de Basket puis secrétaire de l’union et président du club des sups de l’ESPE en 2005 et enfin président de l’UNCSB en 2007. Cela s’est effectué autant par volonté personnelle que sur un concours de circonstances. Le président voulait céder sa place, et, après avoir longuement hésité du fait des problèmes de gestion que pose ce genre de structures, j’ai pris mes responsabilités.
VP : Dites nous en plus à propos de cette union, quelle est elle exactement ?
JMO :L’UNCSB a été créée en 1996, elle a son siège dans les locaux de la FFBB à Paris mais malheureusement elle ne peut se permettre de tenir une permanence. Sa création vient d’une volonté de certains clubs des supporters de véhiculer les valeurs nobles du sport via les supporters, qui, rappelons le, font vivre le sport professionnel. C’est pour ça qu’a été écrite la charte du 6eme homme et qui a pour mot d’ordre principal, le Respect. Tous les clubs de supporters de basket peuvent y adhérer à condition de respecter cette charte. Actuellement, on en compte 17, la majorité d’entre eux viennent de ProA et proB mais aussi de N1. Depuis peu, on essaye aussi de s’ouvrir à la N2 à la N3 et aussi à la LFB. Nous avons d’ailleurs eu du contact poussé avec le club des supporters de Bourges et même organisé une assemblée générale dans la ville en 1997 mais malheureusement, leur adhésion à l’union ne s’est jamais concrétisée.
VP :Quels sont vos projets en tant que président de l’Union ?
JMO :En premier lieu, et de manière absolument prioritaire, il nous faut reconstruire toute la communication. Recommencer totalement notre site web et essayer d’organiser des opérations parlantes pour le public.
Par exemple, en partenariat avec les arbitres, l’UNAB, plus précisément, on a remis un trophée l’an dernier aux meilleures salles de ProA, ProB, N1 et LFB. C’est un e récompense qui existait par le passé mais qui était complètement tombée dans l’oubli. On va reconduire l’opération cette année, mais malheureusement, la notation résulte exclusivement des critères des arbitres. C’est quelque chose qu’on essaye de faire évoluer car une convention existe mais elle n’est pas respectée. De plus, on n’a pas toutes les choses en main en raison de la refonte totale de l’UNAB.
VP :Concrètement, comment comptez vous vous y prendre ?
JMO :On compte organiser un événement en marge de la semaine des as. Le but est de faire connaître l’union à tout le monde. Le cadre semble rêvé pour nous puisque pendant cette période, toute la ligue est présente et quelques assemblées sont organisées par la fédé. On réfléchit donc pour savoir si on organise une conférence ou si on tiendra un stand dans la salle du Havre avec une tractation importante.
"Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils [la fédération] nous manquent de respect
VP :Une conférence avec la ligue et/ou la fédération n’est elle pas possible ?
JMO :Clairement, non. Nos contacts avec la fédération sont inexistants et la ligue nous répond « par politesse ». Ce qu’on aimerait, c’est renouer des contacts avec la fédé pour faire suivre la ligue ou inversement. A Paris, tout ce petit monde est dans le même bâtiment mais la communication n’est pas le fort des uns et des autres. Ils passent plus de temps à s’ignorer cordialement qu’à essayer de travailler de concert. Quand on voit les relations « ligue/fédé », on se dit que le basket français a du souci à se faire.
Pour ce qui nous concerne, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils nous manquent de respect. Ils semblent, les uns comme les autres oublier que ce sont les supporters qui remplissent les salles et qui par là même font vivre ce sport que nous aimons tant. On ne connaît pas du tout la politique de la fédé.
Dernièrement, il y avait les élections à la tête de la fédé, on n’a ni été conviés, ni été mis au courant. Quand on les invite à des événements qu’on organise, ils n’ont même pas la politesse de s’excuser. Question de ça, la ligue a un peu d’avance, elle fait parfois des efforts.
VP :Vous voulez dire que pour eux, vous n’existez pas ?
JMO :Non, on ne peut pas dire cela non plus parce que sur certaines opérations coup de poing, on arrive à se faire entendre mais c’est arrivé tellement peu de fois et une fois de plus, il faut vraiment que ce soit un sujet qui fasse lever les foules. C’est le cas de ce qui s’est passé il y a quelques années lorsque la ligue a voulu déplacer les matches de la proB le vendredi et supprimer les centres de formation. En quelques heures, nous nous sommes mobilisés et nous avons fait des pétitions à l’entrée de toutes les salles de France. Le club des sups du Mans a remis les signatures au siège de la ligue et dans l’heure qui suivait, on avait un appel de M. Legoff. Finalement, on a obtenu que les clubs puissent choisir s’ils organisaient leurs matches le vendredi ou le samedi afin de pouvoir aménager les calendriers sportifs en fonction des autres sports présents dans la ville. Par contre, on n’a rien pu faire concernant les espoirs.
Mais c’est malheureusement trop rare. Je pense qu’ils ont un peu peur du mot « supporter ». Ils sont dans leur tour d’ivoire, nous on est sur le terrain. C’est dommage parce qu’avec un peu de relations, on pourrait en quelques sortes être leurs yeux.
VP :A ce propos, les élections viennent d’avoir lieu, cela peut être une aubaine pour tenter de nouer un contact non ?
JMO :Effectivement, on va profiter de l’occasion des vœux de fin d’année pour tenter de les recontacter. On ose espérer que M. Mainini fasse mieux que lors de ses précédents mandats. On va essayer de repartir sur des bases saines. Si on arrive à entre en communication avec eux, on pourrait, pourquoi pas, essayer de faire avancer le basket français ensemble, non seulement au niveau des clubs mais aussi de l’équipe de France.
VP :Quel est votre rôle en ce qui concerne l’équipe de France ?
JMO :Pour l’instant, on n’en a pas mais c’est l’un de nos projets. L’idéal, ce serait de créer un club officiel de l’Equipe de France géré par l’Union et la fédé. Il faut être réaliste. On ne peut pas, tout seuls, gérer de gros déplacements car on n’a pas les moyens humains mais c’est là que la fédé peut nous aider et qu’on peut aussi apporter quelque chose. Par exemple aux championnats d’Europe en Espagne, on avait voulu organiser quelque chose, on avait pas mal de gens partants mais on manquait de logistique. En revanche, la fédé a organisé un voyage, l’intention est très bien, mais on n’en a même pas été informés alors qu’on aurait pu drainer plus de monde pour soutenir les bleus !
VP :Quelle échéance vous donner vous pour réaliser ces projets ?
JMO :On se laisse encore un peu plus d’un an. L’idéal serait de concrétiser nos initiatives d‘ici la fin de la saison 2009-2010. C’est complètement envisageable, d’autant qu’on a une équipe dynamique mais tout ne dépend pas de nous. Passé cette date, il est possible que nous perdions un peu de notre envie mais je pense qu’on peut vraiment faire quelque chose de bien.