Le moins qu’on puisse dire, c’est que le SPOR aura réussi sa saison de promu. Cela devient une tradition pour un promu, puisque l’année précédente, Clermont s’était déjà hissé à la 7e place. Rouen fait donc encore mieux, atteignant le 6e rang grâce à un concours de circonstances favorables lors de la dernière journée. En bataille avec Mulhouse, Brest et St Etienne, Rouen est le vainqueur de ce mini-championnat à 4 et atteint une excellente 6e place, position qu’il a occupé quasiment toute la saison.
Le hasard veut qu’une équipe soit chaque année obligée de débuter par 2 rencontres consécutives à l’extérieur. C’est tombé sur Rouen, qui entame sa saison ProB en fanfare, en s’imposant à Orléans et surtout à St-Etienne. L’effet de surprise disparaît assez vite pour laisser place à une impression d’une vraie grosse équipe, en particulier à domicile. Beauvais s’incline aux Cotonniers, et Clermont lutte 40 min pour s’imposer chez lui de 5 petits points.
Si Maurienne subit encore de plein fouet la tornade rouennaise (112pts encaissés), le premier couac intervient à Epinal (-26, avec 113pts encaissés).
Pour réaliser un tel début de saison, Michel Veyronnet s’appuie sur une recette qui a fait ses preuves : conserver l’ossature de N1 et lui donner une plus-value, en recrutant un joueur américain. C’est Jonathan McClarck, ancien joueur de Levallois, qui est choisi, dotant ainsi Rouen d’une paire US aux postes 4et 5. L’autre US est Darnell Williams, déjà au club en 2002-2003 et qui a lui aussi réalisé une excellente transition (16.9pts, 40% à 3pts et 10.1rebfds pour McClarck, 16.4pts 8.2rebds pour Williams) de N1 vers la ProB. Autour d’eux, l’ossature française, composée de Mickaël Vérove (déjà vu en ProB à Reims), Xavier Delarue, Nasser Haïf, Alexis Rambur le grand pote de TP, venu le voir aux Cotonniers en fin de saison, Jean-Emmanuel Le Brun, peut-être celui qui a le mieux réussi la transition N1-ProB parmi les frenchies et David Dubosc, qui joue les utilités en bout de banc. Un seul français vient se greffer à tout ce petit monde, Michel Diama, qui sortait d’une demi-saison frustrant à Epinal.
S’appuyant sur cette grande stabilité, Rouen ne quitte pas le top 8. Avec quelques difficultés à s’imposer à l’extérieur (116pts pris à SQBB, défaite à Antibes), ce qui est bien normal pour une équipe avec somme toute peu d’expérience, Rouen compense, même sans McClarck (victoire aisée contre Mulhouse 89-76), à domicile, et se montre intraitable. Seul Clermont, hypermotivé par les perspectives de montées directes, parvient à s’imposer. Antibes suivra plus tard dans la saison, juste au moment où les rouennais accusent une petite baisse de régime.
A partir de la 24e journée, les défaites s’enchaînent et font craindre pour une éventuelle qualification en playoffs. Châlons s’impose finalement sur le parquet du SPOR, puis défaite à Nantes (90-69 !), victoire ric-rac contre SQBB, suivie de 3 défaites à Brest, contre Antibes donc, et à Mulhouse, où l’objectif était pourtant de sauver un panier-average de 13pts). Joué une nouvelle fois sans McClark, ce match s’avèrera n’être finalement pas un objectif primordial, au contraire de celui de l’ultime journée : une victoire envoie le SPOR en playoffs, et condamne l’adversaire du jour, Orléans, à la relégation.
Mission accomplie ! Première saison, première qualification en playoffs. Pas décidés à y faire uniquement de la figuration, les rouennais abordent cette fin de saison extrêmement motivés. Comme Golbey, l’adversaire du premier tour, a la mauvaise habitude de s’écrouler vers la fin mai, le "petit-poucet" passe en 3 manches. En demi-finale, l’obstacle châlonnais n’est pas franchi, mais il est bon de savoir que Rouen s’incline à l’aller sur un tir au buzzer d’Andrieux, et sera devant à 10 min de la fin à Châlons !
Pour une première année en ProB, c’est donc un succès marqué également par une stabilité quasi unique (aucun changement dans l’effectif, pas le moindre pigiste), le signe d’une saison marquée également par un zeste de réussite, de celle que les joueurs ont su provoquer tout au long de la saison.
Satisfactions :
On l’a dit, la capacité du club à s’appuyer sur un noyau dur qui n’aura pas varié d’un pouce tout au long de la saison. L’audace du club à faire confiance à deux US estampillés N1, Williams se servant de cette bonne saison comme tremplin pour rejoindre un club aux dents désormais (très) longues, Beauvais. L’homogénéité de l’équipe, avec l’exemplaire capitaine Jean-Emmanuel Le Brun, au four et au moulin (11.7pts, 5.8rebds, 1.7int, 3.8ast). Le renfort de William Soliman l’année prochaine et la re-signature de McClarck permettent déjà au club de s’assurer une intersaison tranquille.
Déceptions :
La mitraillette Xavier Delarue a certes tournée à 16.5pts par match, mais en prenant 16tirs à 40% de réussite sur les 33 minutes qu’il joue en moyenne. Un peu en décalage par rapport au tempo du reste de l’équipe. Il ne constitue qu’une déception toute relative, car il joue le rôle d’électron libre, apportant un peu de folie au sein du roster. Delarue quitte le club pour viser une place en ProA.
D’une manière générale, l’apport insuffisant du banc, symbolisé par la saison décevante de Michel Diama, qui ne s’est pas complètement relancé et n’est pas encore redevenu le joueur qu’il était à Vichy. Son prochain défi : Maurienne.
Objectif 2004/2005 :
Faire aussi bien devrait déjà donner du travail à tout le monde. William Soliman était convoité par d’autres clubs de ProB, mais a choisi de revenir à Rouen, qui fait là une très bonne opération. Darius Lane devait être le 2e US du club, mais il a cassé son pré-contrat au dernier moment. Son remplaçant devrait être connu bientôt, et donnera le ton des ambitions du club, selon sa valeur.
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